Cheveux

L'arbre à foulards
L'arbre à foulards

Certains matins, quand je me regarde dans mon miroir, toujours très satisfaite de la mine « healthy » que j’arbore, une question surgit des méandres de mon esprit embrumé : Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre sur la tête ?

Je me dois tout de même de réduire les occasions de porter le maquillage de Xena, ça réduirait considérablement l’étendue de mes rapports sociaux. Déjà légèrement tronqués depuis quelques mois, n’en rajoutons pas. Donc, pas de maquillage noir de crâne et de moitié de visage au quotidien.

Je dois dire que j’ai coupé court, c’est le cas de le dire, ma relation avec ma cascade capillaire. L’oréal parce que je le vaux bien et sa mèche folle se promenant au gré des courants, au revoir !

Dés les premières secondes de mon existence dans le nouveau monde sous la deuxième lune, j’ai fait instantanément le deuil de mes cheveux.

D’où mon manque total de motivation à porter le casque frigorifique (voir le chapitre Thin tchin).

 

Première étape, une coupe courte. Je la voulais simple rapide et efficace mais le coiffeur en avait décidé autrement : « un balayage lumière sur une coupe courte, ça fait ressortir le relief, c’est beaucoup plus classe ». Je n’ai pas osé lui dire que de toute manière ça servait à rien, j’allais être chauve dans les 15  jours à venir. Total, la coupe a duré 3h... Pas grave. Puis merde, la classe, ça s’apprend pas.

Entre temps, traquage assidu du moindre cheveu sur mon oreiller ou entre mes doigts. Environ 30 fois par jours.

 

Etape 2, après cette phase obsessionnelle, rasage de crâne. Au début on a un peu l’impression qu’un porc épic s’est malencontreusement échoué sur sa tête mais, pas de panique, ça passe. A partir de là, je repose ma question originelle, que mettre sur ma tête ?

Plusieurs options. La perruque, non pardon, prothèse capillaire. J’en ai une.

 

Après plusieurs conseils avisés de proches : « Prends en une, c’est très important de se reconnaitre dans ces moments là. » OK. Rendez-vous dans une boutique spécialisée, hyper fun, comme on peut l’imaginer, la vendeuse très au fait « J’en ai une faite pour vous »...

 

Comme quoi, on n’échappe pas à son destin !

 

En effet, la réplique exacte de la fameuse coupe de 3h, que j’avais encore bien accrochée. « Très bien, ça ira... »

 

Maintenant qu’elle était là, bien rangée dans son sachet avec le bonnet de vieille assorti « pour ne pas avoir froid au crâne la nuit ». Il fallait bien en faire quelque chose. La mettre par exemple.

 

C’est vrai elle est belle. Après une bombe entière de mousse volumineuse pour  pallier au coté rangé, j’avais toujours l’impression étrange et jusque là inconnue, de porter un masque de moi-même. Décidément, après quelques tentatives infructueuse, impossible. La prothèse capillaire ne passera pas par moi.

 

J’aurais dû en choisir une totalement différente, histoire de changer un peu pour rigoler, mais à 600 euros la perruque, je n’ai pas creusé l’affaire.

 

Donc, solution numéro 2 : Turban.

 

Oui, le turban oui ; Adopté. Je cueille l'élu du jour sur mon arbre à foulards et hop. Petit tour improvisé autour du crâne et c’est parti. Unis, à fleurs, petits pois, bleus, roses pâles, verts, chauds, froids, longs, courts. Je pense pouvoir prochainement ouvrir une boutique de foulards. Seule couleur bannie, le noir. Loin de moi l’idée de faire revivre la vieille tradition des femmes corses ou de passer pour une musulmane convertie. Sinon, on peut tout faire avec un turban...

 

Solution 3. Au bout de quelques mois, l’effet excitation-nouveauté passé, même le turban devient pesant. Pas de problème, y a les bonnets !

 

C’est là qu’entre en scène le bonnet de vieille acquis avec la perruque, toujours rangée dans son sac. J’avoue avoir eu du mal à lui trouver une raison d’exister dans ma vie. Même pour lutter contre le froid, il était hors de question d’enfiler ce truc le soir avant d’aller me coucher. Je n’ai pas non plus complètement renoncé à la sexy attitude. Chauve, cancéreuse et en plus ridicule, il n’est jamais bon de cumuler les mandats !

 

En revanche, caché sous un joli bonnet, il a trouvé sa place sur ma tête. Bravo.

 

Solution numéro 4. On en a marre de plus avoir de cheveux mais on n’a pas le choix. C’est là que la toute puissance du psychologique entre en scène. On respire. Toujours. Inspire, expiiiire, etc... Puis on se met à chercher une jolie coupe dans les magazines. De préférence courte si on ne veut pas attendre 3 ans et demi avant de pouvoir la porter. Et c’est tout. On enfile des bonnets et on attend. Comme dirait l’autre : « Qui trop se hâte reste en chemin. » « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » ou le fameux « Tout vient à point à qui sait attendre. »

 

Beark !!! Je crois que la nausée me revient.

Photo : Thomas Ricci - L'arbre à foulard, en vrai !
Photo : Thomas Ricci - L'arbre à foulard, en vrai !