être ou ne pas être ?

Vu l’actualité qui ne semble pas s’améliorer, le temps est venu de se poser des questions de fond : De gauche ou de droite ? Fromage ou dessert ? String ou shorty ? Cigale ou fourmi ? Sein droit ou sein gauche ? Les deux mon capitaine ! Bref, je pourrais poursuivre cette succulente énumération pendant un temps certain mais je vous en laisse un peu. Une dernière quand même qui me concerne : Corse ou française ? Vaste question. Les deux logiquement, la Corse est française depuis pas mal d’années non ? Oui. Pourtant, il y a un hic. La Corse est une île... Et une île, c’est pas pareil qu’un pays ou qu’un continent. Une île c’est une terre entourée d’eau. Vous me pardonnerez, je l’espère ce rappel géographique intempestif mais cette vérité peut par inadvertance échapper aux esprits les plus éclairés. Il n’est pas rare de s’y sentir comme dans une prison dorée à la merci des transports, des acheminements, des grèves et autres désagréments du quotidien. Parfois même on est obligés d’en sortir. De l’ile. D’ailleurs, on peut aussi aisément en avoir envie mais c’est autre chose. Petites illustrations très simples d’accès : Vous voulez louer un véhicule. Vous faites appel à n’importe quelle entreprise de location « valable dans toute l’Europe ». Problème. Vous pouvez voyager partout en France et en Europe sauf que vous ne pouvez pas prendre le bateau avec. Magique.

 

Encore ? D’accord. Vous achetez un meuble livrable à domicile « dans toute l’Europe ». Problème. Ils ne prennent pas le bateau avec. D’accord c’est pas très grave. Mais j’y viens. Pour les jeunes qui ne souhaitent pas profiter de la légendaire ouverture d’esprit dont nous bénéficions à l’Université de Corse située à Corte (c’est à dire en plein milieu des montagnes où elle était déjà au temps de Pasquale Paoli, père de la nation), mais qui préfèrent voir un peu de reste du monde, le tarif n’est pas le même.

 

Enfin, j’ai gardé le meilleur pour la fin. La santé. Mais oui, on peut se faire soigner, comme partout. Il existe un dicton répandu dans nos régions, que j’ai eu moi-même le loisir d’entendre maintes fois.

 

           - « Le meilleur médecin, c’est l’avion. »

 

Champêtre, n’est-il point ?

 

J’en ai effectivement fait l’expérience. J’évoque, dans une de mes précédentes élucubrations la chance que j’ai. Oui, je suis une petite chanceuse, je dois avoir une bonne étoile, un ange gardien, enfin ce qu’il vous plaira.

 

La plus grande chance de ma vie fût d’accompagner wondermam à son rendez-vous au Temple de la guerre anti cancer à Marseille. Par un heureux hasard j’ai pu me libérer ce jour là. Tout allait bien.

 

          - « C’est bon, revenez dans un an et demi » M’avait dit le radiologue de Bastia, ce charmant Monsieur M en tournant les talons quelques mois avant.

Ah, ça fait du bien de le savoir !

 

Etrange parce que sur les mêmes données, lors de ce rendez vous imprévu, les médecins du Temple m’envoyaient prendre les armes pour donner l’assaut à Harmonie (ma tumeur) sans délais.

 

Que dire ? Des tas de choses, la preuve. J’ai revêtu mon armure, me suis saisie de mon épée et chevauche les plaines à dos d’âne (j’ai peur des chevaux et ... je suis Corse).

 

Pas d’équivoque. Je n’ai pas échappé à l’attraction tellurique superpuissante de l’île. Ce pays qui m’a vu naître et qui a fait de moi une exilée lorsque je l’ai quitté. Perdunami o mama, di fà ti tantu male... Mais non, j’rigole. Je n’ai pas soudainement décidé de me répandre en liqueur émotionnelle et identitaire. N’empêche que.

 

NON, ici ou ailleurs, ce n’est PAS la même chose.

Carte ancienne de Corse
Carte ancienne de Corse