novembre 2017

Nouvelle ère
Nouvelle ère

Après avoir traversé quelques une des strates de l’évolution post cancer, me revoici aujourd’hui. Mes cheveux ont repoussé, j'ai donné ma perruque que je n'avais jamais mise. Du changement, du nouveau, des ellipses, des voyages ...

Le temps est venu de réintégrer le temps de l’écriture libre et spontanée et de mon journal de bord.

 

Le moment n’est pas choisi par hasard. Je fête mon premier « contrôle » sans l’angoisse pétrifiante du résultat. Une journée presque comme les autres, c’est à dire jamais identique aux autres mais sans charge émotionnelle subaiguë.  

La première fois que mes pensées ne sont pas écrasées par le poids de l’attente de plus en plus obèse au fil des heures. Première fois sans l’insurmontable dilemme regimbé en tête comme un disque rayé : Et si c’était pas bon …

Première fois sans ressentir le besoin impérieux de m’enterrer, de m’éclipser, m’endormir, m’anesthésier, me retirer, m’oublier, sortir de soi. Sans traquer la moindre intonation de la secrétaire du labo qui tend l’enveloppe sacrée. Victoire ! Et cette fois-ci, je peux trinquer !

 

La joie se réinvente à mesure que la maladie s’éloigne. Elle ne disparaît jamais mais on lui tourne le dos pour un panorama plus engageant. La voie est libre. La vie reprend ses droits, et avec elle, son lot de tout, de rien, de creux de pleins. L’urgence est moins urgente, l’ironie surement moins vive, le cauchemar moins risible quand on peut se permettre de rire d’autre chose.

 

Quoi qu’à bien y réfléchir, entre les effets de l’hormonothérapie, les diktats esthétiques, éthiques, médicaux, moraux qui collent aux bask comme du vieux chewing-gum et certains sursauts de l’actualité, l’ironie et la dérision ont encore un brillant avenir.

Vaste programme …