Et après ?

Et après, que dire ? Com d’hab’ en fait. Plein de choses quand on y pense. Calme paisible et trouble embrumé me traversent en alternance comme le courant électrique et se font parfois des cours circuits. Faut bien faire ses premiers pas. Ne pas tomber dans le premier piège tendu. Pièges à éviter :

 

- S’attarder sur la première paire de sein qu’on croise sur la plage en se disant que ce n’est plus pour nous. (Certes, c’est vrai mais merde, on a autre chose à foutre).

 

- Palper n’importe quel endroit de son corps, sentir une boule étrange et passer des heures à se convaincre que tout n’est pas subitement devenu suspect dans son organisme.

 

- S’imaginer que cet état d’alarme permanente est linéaire et durera ad vitam.

 

- Se dire qu’on a perdu se sa personnalité et un gros morceau de féminité en chemin. Surtout pas. Piège numéro 1 !!! (Une amazone assume sa féminité tout simplement parce qu’elle est une femme).

 

- Se priver de vêtements sexy. D’abord, toutes les amazones le savent, grâce à nos kits spéciaux avec petits livrets assortis*, rien ne transparait sous les décolletés (en plus, on peut même choisir la taille). D’autre part, deux solutions. On a(vait) des gros seins et on peut tenter des tenues jusque là impossibles. On a(vait) petits seins et on peut continuer à profiter de sa garde robe... En ce qui me concerne, vive les dos nus !

 

- Ne pas feuilleter les magazines spécialisés* et se dire que ça ressemble à un livret d’accueil pour un club de troisième âge et qu’on est trop jeune pour ces conneries. Ce n’est pas vrai. Il y a aussi des jeunes et, comme vous le savez, il n’y a pas d’âge pour ça ! (Ce qui est sensé nous aider peut tout à fait produire l’effet inverse si on est mal lunées. Dans ce cas on arrête tout de suite et on le range au fond des son tiroir).

 

- Dans le même style, ne pas regarder les photos de ces mêmes magazines* et se dire que votre situation est bien pire que la leur. (Elles en ont qu’un en moins et vous les deux ... Non. Vous n’êtes pas au fond du trou, il y a toujours pire. Positive attitude !!!)

 

- Se dire que de toute manière, la séduction, c’est fini et commencer à s’empiffrer comme une goinfre ou à ne plus rien manger du tout. (Aucun risque, ces choses là, ça ne s’oublie pas. Au moment où on en aura marre d’avoir la tête dans le guidon et que la vie reprendra son cours à peu près normal, la remontée n’en sera que plus rude).

 

Voilà. C’est déjà pas mal.

 

J’ajouterai néanmoins un petit clin d’oeil tout personnel :

 

- Ne pas se prendre tout les angles de murs et toutes les portes qu’on croise sur sa route. (En effet, la chimio a peut être eu un effet sur mon équilibre interne déjà pas fameux ... En plus de ne plus avoir de cheveux ni de seins, je vais peut-être éviter de me faire des bleus sur la tronche. Il ne faut pas abuser des bonnes choses !).

 

Alors, prêtes ? Un, deux, trois ... Partez !!!!

Photo : Aesa Poli
Photo : Aesa Poli